Myriam Lesser

Je suis chargée de production de produits touristiques multimédias pour la société Voxinzebox.
Je parraine des adhérents du PLIE depuis 2001, à titre tout à fait

C’est la démarche constructive qui m’a intéressée.

J’ai commencé par empathie en quelque sorte, pour me rendre utile et être dans l’action. Je préfère donner un peu de mon temps, c’est ma nature, plutôt que de constater que tout va mal et attendre que d’autres s’investissent à ma place. Mais je pense que ce qui m’a le plus motivée, c’est de participer efficacement à l’accompagnement de personnes elles-mêmes dans un parcours actif d’insertion. C’est cette démarche constructive qui m’a vraiment intéressée. On vient là en complément d’associations dont l’insertion est le coeur de métier, c’est eux qui prévoient et encadrent la participation de professionnels.
Pour ma part, n’étant pas dirigeante, je n’ai pas vraiment de carnet d’adresses à mettre à la disposition de mes filleuls. Donc ce que j’offre, c’est de l’énergie et des ressources pour retrouver de la motivation, de la confiance en soi, affiner un projet professionnel, valoriser ses compétences et ses qualités. L’efficacité on la ressent dès le début. Car, dès le premier rendez-vous, les filleuls repartent pleins d’énergie : ils découvrent un autre mode de relation et sentent qu’on peut y arriver.
L’avantage, c’est que je ne vois qu’une personne à la fois : je peux vraiment offrir un accompagnement personnalisé et intervenir autant que je le souhaite, à la demande du filleul. On fixe ensemble des temps d’intervention, on essaie de ne pas perdre de temps, d’organiser nos rendez-vous pour être efficaces, mais on est aussi en contact permanent dès qu’un besoin apparaît. Le résultat ne tarde jamais très longtemps : les personnes repartent avec l’énergie pour aller passer un entretien ou avec la motivation pour préparer un examen par exemple, et surtout, il sont conscients de leurs forces et de leurs faiblesses.

Nous sommes là pour rendre le monde de l’entreprise plus lisible.

Je me souviens d’un de mes collègues parrains, qui recevait ses filleuls dans son bureau et les installait à sa place pour désacraliser l’entreprise et le poste de direction. Et c’est vrai que, lorsqu’on est au chômage, il suffit de quelques mois pour que le monde de l’entreprise ressemble à une forteresse imprenable, tout devient opaque ! J’applique le même principe, et je reçois toujours mes filleuls sur mon lieu de travail, pour qu’ils puissent voir les gens travailler, pour ne pas entretenir cette opacité et montrer qu’on peut circuler et échanger librement.
Je mets toujours l’accent sur le côté pratique des choses, on est là pour apporter du concret, pour revenir sur les fondamentaux, ramener l’entreprise à quelque chose de compréhensible, donc d’accessible. Il y a des règles, des responsabilités, des faits et des évidences, dont chacun doit s’emparer, et cela fonctionne dans les deux sens.
Je pense que c’est le point essentiel de ces actions avec le PLIE : revenir à ce côté pragmatique, tant pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi, que pour les entreprises. En mettant en place ces parrainages, le PLIE montre à quel point ils sont attentifs à cette question. Le fait qu’il y ait des personnes sans emploi est une réalité dont on ne peut s’abstraire, et il y aurait quelque chose d’absurde à attendre des associations d’insertion qu’elles se débrouillent seules pour résoudre un problème qui les dépasse largement. Ne pas distendre le lien entre personnes sans emploi et monde du travail, c’est une nécessité et une responsabilité de tous.