Céline D’Apolito

J’ai été engagée par la BNP en 1999. Je sortais d’une école de commerce et j’ai tout de suite commencé à travailler. Très vite, j’ai été attentive au fait que l’on puisse aider les jeunes, prendre plus de stagiaires, travailler avec des jeunes de quartiers difficiles par exemple.

On me regardait parfois avec étonnement, parce qu’à l’époque le rôle social de l’entreprise n’était pas un thème à la mode, surtout dans le secteur bancaire. Mes préoccupations ont trouvé concrétisation dans la collaboration avec Philippe Assedo, mon directeur à l’époque, qui a impulsé une vraie dynamique autour de l’engagement sociétal. Nous avons commencé par créer un comité dans lequel je me suis énormément impliquée, parce qu’il fallait se concentrer sur les questions de responsabilité sociale au sein des entreprises (RSE). Puis, ce même comité a décidé de se mobiliser autour d’un projet de fonds de dotation, qui existe aujourd’hui sous le nom de fonds IDEO, et auquel participe notre entreprise afin d’exprimer nos valeurs, toujours dans la volonté d’avancer ensemble et de produire de l’utilité sociale.

Engager notre responsabilité pour replacer l’humain au centre

Je suis très impliquée dans ces actions, notamment dans le développement du Label Empl’itude parce qu’il est à mon sens très important de valoriser la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise. L’idée, c’est de prendre conscience que nous ne pouvons pas ignorer la situation de gens qui font face à des difficultés très graves et qui arrivent à un moment de leur vie où tout bascule. Il s’agit d’une responsabilité à assumer d’abord en tant qu’individu bien sûr, mais aussi en tant que salarié, dans l’entreprise. Dans la politique interne de notre entreprise, cela consiste notamment à traiter la question de l’argent de manière éthique et responsable. Il en découle des actions tout à fait concrètes que nous menons auprès des clients ayant des difficultés économiques et sociales, qui sont souvent épuisés psychologiquement et pas toujours conscients du risque de surendettement. Lorsque nous refusons un prêt à ces personnes, c’est en considération du risque d’aggravation de leur situation financière. À l’inverse, nous prenons aussi en compte l’utilité d’un prêt dans certains cas où cela peut sauver une situation. Nos entretiens vont parfois assez loin sur le côté pratique, en évaluant avec la personne son budget, comment elle peut s’organiser pour mieux gérer ses charges quotidiennes ou diminuer certaines dépenses pour favoriser des projets qui lui tiennent à coeur.

Nous participons aussi à des événements externes comme la journée de la diversité, cette année articulée autour du thème du handicap, ou encore des rencontres sportives entre salariés du groupe et demandeurs d’emploi, des journées organisés par le CREPI et l’École de la Seconde Chance, au terme desquelles nous échangeons avec les jeunes, nous discutons de leur profil et les encourageons à postuler.

Ces actions valent le coup, elles prennent effet et montrent que notre engagement est bien réel. D’autant que le bénéfice est double, tant pour le bénéficiaire que pour l’entreprise. D’abord parce qu’elles sont une véritable bouffée d’oxygène, une ouverture sur les autres ! Pour un collaborateur, le fait de montrer qu’il est capable de s’investir au-delà du métier dans ses caractéristiques de base est extrêmement valorisant et motivant. Cela développe aussi l’esprit d’équipe et l’attachement aux valeurs de l’entreprise, qui dépassent le cadre strictement commercial. Je pense que la participation à ce comité interne nous a tous rendus plus efficaces dans notre travail, plus responsables, et plus attachés à notre entreprise. Et on ne peut douter que cela ait un impact très positif sur la performance de l’équipe !

De même, parmi les jeunes que nous avons pu prendre en stage ou en évaluation, certains se sont montrés très efficaces et motivés, découvrant parfois qu’ils peuvent prendre des initiatives qui permettent à l’entreprise d’avancer. Et si on prend encore plus de recul, on peut même dire que ces actions sont rentables à long terme, tant pour l’entreprise que pour la société. Par exemple, considérer la responsabilité sociale dans le secteur bancaire, ça revient notamment à éviter des situations économiques catastrophiques, ce qui est dans l’intérêt tant pour l’organisme de crédit, que pour le bénéficiaire du prêt et la société dans son ensemble.

Le PLIE c’est avant tout un formidable moteur !

Avec le PLIE nous avons créé une très belle relation dans la mesure où ils ont su comprendre notre démarche, et par conséquent nous accompagner sans trop de contraintes. Nous avons pu être efficaces ensemble, particulièrement dans le cadre du label Empl’itude parce que le PLIE permet la discussion et la réflexion. Il n’est surtout pas question pour eux de nous solliciter n’importe quand ou n’importe comment, mais de nous aider à construire des projets bien ficelés et adaptés à l’entreprise. Et réciproquement, nous essayons d’être dans la construction, dans l’impulsion, de continuer à créer un avenir de projets avec le PLIE, de faire fonctionner le moteur que constitue cette relation. Tout le monde est gagnant !